Décryptage des enjeux socio-économiques de la rentrée le 13 septembre
Le 13 septembre 2023, la table ronde « PME : décryptage des grands enjeux économiques et sociaux de la rentrée » à trois voix a réuni trois représentants de mouvements de dirigeants d’entreprise, François Asselin (CPME), Mélanie Berger Tisserand (CJD) et Pierre Guillet (EDC). Crise de l’énergie, recrutement, difficultés de trésorerie, transition écologique… sont les principaux thèmes qui ont été abordés lors de cette table-ronde animée par Corinne Caillaud (Le Figaro) et Anne Daubrée (associée Agence de Presse Magazine).
« La situation est très compliquée mais les dirigeants de PME sont combatifs, ils essaient d’accompagner les mutations plutôt que de les subir », a déclaré en préambule Pierre Guillet, président du mouvement des entrepreneurs et dirigeants chrétiens (EDC). « Les chefs d’entreprises sont dans le brouillard, ils sont inquiets », a renchéri François Asselin, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME). Pour Mélanie Berger Tisserand, présidente du Centre des jeunes dirigeants (CJD), il convient de se pencher sur la place du travail et la redistribution des richesses.
Transition écologique : un financement compliqué
Pour la CPME, le prix de l’énergie est un vrai sujet sachant que le bouclier tarifaire devrait s’arrêter au 1er janvier prochain. Si toutes les entreprises ne sont pas concernées par la hausse des tarifs, il convient de se focaliser sur celles qui sont en grande difficulté. Dans ce contexte, la présidente du CJD indique que 31 % de ses membres sont très impactés par la hausse des coûts de l’énergie, et 35 % se déclarent inquiets pour la rentrée. Elle constate également que le financement de la transition écologique s’avère très compliqué… Pour les EDC, il faut mettre la personne au centre de la décarbonation de l’économie. Si la grande majorité des chefs d’entreprise est convaincue par la nécessité d’aller vers une transition écologique, la difficulté va être de se confronter à la réalité…
En ce qui concerne les problématiques de recrutement, les EDC se déclarent sensibles aux personnes fragiles, aux jeunes décrocheurs et aux personnes en situation d’exclusion. Le mouvement soutient, par exemple, depuis leurs débuts, les Cafés Joyeux, qui emploient des personnes en situation de handicap. Le Centre des jeunes dirigeants propose, pour recruter, différents outils tels que la semaine des 4 jours sur 35 h ou 32 h, les congés illimités, le partage de la valeur, la gouvernance partagée et le télétravail…
Repenser le travail
Pour François Asselin (CPME), la période du Covid a déstabilisé la façon d’envisager le travail. « Le recrutement est très déstabilisant et fidéliser est un vrai sujet, estime-t-il. Pour autant, les entreprises continuent de recruter, ce qui constitue une bonne nouvelle. Il y a beaucoup d’opportunités ». La vraie réflexion à mener est de savoir comment « embarquer les nouvelles générations ». Pierre Guillet (EDC) a rappelé qu’il faut penser à la raison d’être de l’entreprise et ce, avec les salariés. « Cela constitue un facteur d’attractivité », affirme-t-il.
Autre sujet qui mobilise les chefs d’entreprise : la trésorerie. François Asselin (CPME) constate des tensions réelles dans ce domaine. S’il estime que les mesures de soutien pendant la crise du Covid ont été « remarquables », il demande la possibilité d’étaler, au cas par cas, le remboursement des PGE (Prêts garantis par l’Etat). A propos du report de la suppression de la CVAE (Contribution sur la valeur ajoutée des entreprises), le président de la confédération des PME craint le retour de l’instabilité fiscale, qu’il considère comme délétère. Il souhaite que la France reste dans la moyenne européenne en termes de prélèvements.
Sophie Mensior