TPE : premières touchées par le ralentissement de l’économie ?
Le 19 mars 2024, l’AJPME a organisé une rencontre avec Laurent Baumel, coordinateur du réseau des correspondants PME de la Banque de France, et Lisa Schirmer, adjointe à la Directrice des entreprises de la Banque de France, dans l’objectif de croiser une vision micro et macro-économique du tissu des PME/TPE.
Laurent Baumel a fait part dans un premier temps du besoin d’accompagnement des dirigeants de petites entreprises, souvent très seuls à la tête de leur entreprise, auquel le réseau des correspondants PME entend répondre. Ce dispositif a été créé en 2016 et s’appuie sur les succursales de la Banque de France en région. Il compte aujourd’hui une centaine de correspondants.
Ceux-ci sont le plus souvent sollicités par des TPE, les PME plus importantes étant accompagnées par d’autres types de conseils. Dans la majorité des cas, il s’agit de dirigeants confrontés à des difficultés financières déjà avérées : dettes fiscales, sociales, banques qui ne suivent plus… mais dans une moindre mesure, les correspondants sont aussi sollicités sur des besoins de développement ou de transition, avec à la clé des questions d’investissement, de financements de long terme et de recherche d’aides publiques.
11 200 demandes traitées en 2023
Plus récemment, des problématiques liées à l’usurpation d’identité sont apparues. Le rôle du correspondant est alors d’orienter le dirigeant vers l’organisme ou le dispositif le plus adéquat pour apporter une solution à la situation présentée : médiation du crédit, subventions de la Région…. Avec parfois aussi quelques rappels pédagogiques en matière d’éducation financière et de gestion. 11 200 demandes ont ainsi été traitées en 2023.
A ce constat micro-économique, s’est ajoutée l’analyse plus macro-économique de Lisa Schirmer sur le secteur PME/TPE. Les entreprises affichent aujourd’hui des fondamentaux plutôt robustes : croissance du chiffre d’affaires et des marges, trésorerie forte, taux d’endettement brut en baisse, même si cette moyenne couvre des situations assez hétérogènes selon les secteurs d’activité.
Transition climatique
Le crédit bancaire reste soutenu, notamment les crédits d’investissement. Quant à la hausse des défaillances d’entreprises, elle s’explique notamment, selon l’experte, par un effet de rattrapage de la période Covid. Toutefois, si les entreprises semblent bien armées pour faire face au ralentissement économique actuel, cela n’empêche pas les inquiétudes des dirigeants face à des perspectives peu lisibles : crise énergétique, guerre en Ukraine…
Enfin, Lisa Schirmer a également annoncé des développements supplémentaires en matière de services aux entreprises : la Banque de France poursuit ses travaux pour définir des indicateurs et une méthodologie commune afin d’évaluer l’avancement de la transition climatique des entreprises. Par ailleurs, une plateforme unique regroupant l’ensemble des services de la Banque de France aux entreprises et offrant aux entrepreneurs un accès unique à ces derniers devrait être lancée prochainement.
Elisabeth Coulomb