Présentation et analyse du baromètre Ifop/Fiducial des TPE
Mercredi 22 janvier 2015, Fiducial a présenté aux journalistes de l’Ajpme la 78ème vague de son baromètre des TPE, enquête trimestrielle menée par l’IFOP auprès de 1009 dirigeants, entre le 9 décembre 2024 et le 3 janvier 2025. Les dirigeants de TPE sont inquiets pour leur activité et celle du pays. Mais ils demeurent attachés à leur indépendance, a montré le baromètre IFOP de Fiducial commenté par Alain Tourdjman, directeur Études et Prospective au du groupe BPCE.
Selon ce baromètre de conjoncture, le niveau de confiance des patrons de TPE envers les mesures économiques du gouvernement d’Emmanuel Macron s’avère très bas, il chute à 17 % au dernier trimestre 2024. « Il s’agit d’un niveau exceptionnellement faible », commente Flora Baumlin, directrice de clientèle à l’IFOP. « Il faut remonter entre 2014 et 2017, sous François Hollande, pour retrouver un tel niveau de défiance », ajoute Éric Luc, directeur de la communication de Fiducial. Cette défiance inédite est couplée à un niveau de pessimisme qui bat lui aussi des records, à 85 %, le niveau le plus élevé depuis 10 ans.
En termes d’embauche, les scores sont faibles. Seuls 7 % des dirigeants de TPE déclarent avoir embauché au dernier trimestre 2024. « Il s’agit d’un des scores les plus bas depuis le début du baromètre », souligne Flora Baumlin. De plus, 46 % des patrons de TPE déplorent rencontrer des difficultés financières, une situation que l’on rencontre particulièrement dans les secteurs du bâtiment/travaux publics et de l’industrie. D’où des risques de défaillance, motif d’inquiétude pour ces dirigeants.
Quant aux prévisions pour l’année 2025, elles sont plutôt mitigées. Seuls 25 % des chefs d’entreprises interrogés envisagent une croissance de leur activité, 45 % d’entre eux une stagnation et 30 % envisagent une baisse. Ils sont 16 % à avoir l’intention d’embaucher (ils étaient 20 % en décembre 2023) tandis que 6 % ont l’intention de supprimer du personnel.
D’où viennent les TPE ? Où vont-elles ?
Outre la conjoncture, le baromètre Fiducial abordé la thématique « D’où viennent les TPE ? Où vont-elles ? », sur laquelle Alain Tourdjman, directeur Études et Prospective au du groupe BPCE, a apporté son analyse. D’après l’étude, plus des deux tiers des patrons de TPE ont fondé l’entreprise qu’ils dirigent, le tiers restant l’ayant rachetée. Certains tendances restent identiques à celles mesurées il y a 15 ans, lors d’une précédente édition de l’étude. Les motivations à créer ou reprendre une entreprise aussi restent inchangées : le souhait de se mettre à son compte, suivi de la passion du métier. Et l’indépendance reste une valeur première : les trois quarts des dirigeants entendent rester seul maître à bord.
En revanche, depuis 2010, les difficultés se sont accrues : en 2010, 25 % des dirigeants jugeaient leur métier plus facile qu’il y a dix ans. En 2025, ils ne sont plus que 17 %. Dans le même sens, la proportion de dirigeants qui souhaitent maintenir la taille de leur entreprise dans les 10 ans à venir a faibli (38 % contre 51 % il y a 15 ans, soit une baisse de 13 points).
Leurs raisons : une nette majorité des dirigeants (63 %) se déclarent satisfaits de la taille actuelle de leur structure. Et 36 % justifient ce choix au regard du contexte économique actuel, plus incertain. Mais c’est le modèle économique et financier des TPE qui est aussi en cause. « La croissance ne va pas de soi et toutes les entreprises ne sont pas amenées à se développer », commente Alain Tourdjman, directeur Études et Prospective au du groupe BPCE. Autre problème, le cadre économique qui ne favorise pas cette croissance.
Sophie Mensior