Le 17 mai 2016. MMA a présenté en avant-première les résultats de la 2e vague du baromètre réalisé avec OpinionWay sur la santé des dirigeants d’entreprise. En bonne santé, ils se plaignent cependant davantage cette année d’affections psychiques et de douleurs physiques.
Intervenants
Laurent Gassié, directeur des études au département marketing, OpinionWay
Hervé Frapsauce, directeur général de MMA
Dominique Carlac’h, présidente de D&Consultants et présidente du comité sport du Medef
Etat de santé dégradé pour plus d’un quart d’entre eux
Si les chefs d’entreprises semblent être globalement en bonne santé, ils sont cependant de plus en plus nombreux à se plaindre d’affections psychiques et de douleurs physiques, selon la 2e vague du baromètre réalisé pour MMA par OpinionWay sur la santé des dirigeants réalisé en avril 2016 auprès de 1284 chefs d’entreprises de moins de 50 salariés.
Laurent Gassié, directeur des études au département marketing d’OpinionWay a présenté ces résultats, commentés par Hervé Frapsauce, directeur général de MMA, et Dominique Carlac’h, chef d’entreprise et présidente du comité sport du Medef. Comme en 2015, les dirigeants d’entreprises de moins de 50 salariés se déclarent majoritairement en bonne, très bonne ou assez bonne santé (95%), et se montrent plutôt confiants dans l’avenir, tant au niveau personnel que professionnel. Paradoxalement, leur niveau de stress semble plus préoccupant en 2016 qu’en 2015. Au cours des cinq dernières années, plus d’un quart d’entre eux considère que leur état de santé s’est dégradé, majoritairement à cause du stress lié à leur travail (55% citent cette cause, contre 38% l’an passé), du fait des difficultés économiques, des incertitudes quant au futur et de la surcharge de travail.
Stress nuisible
Si 51% des dirigeants interrogés estiment que le stress est positif et stimulant pour leur travail, 67% d’entre eux le considèrent néanmoins comme nuisible à leur santé. De fait, leurs troubles du sommeil progressent de façon importante (47% cette année vs. 40% en 2015), de même que leur état d’anxiété. Et plus d’un quart d’entre eux ressent un sentiment d’isolement et de déprime. Au-delà de ces affections psychiques, les douleurs physiques, mal de dos et douleurs articulaires en tête, concernent une majorité de dirigeants.
Les raisons invoquées ? Le manque de trésorerie, les incertitudes liées à l’activité et la surcharge de travail. Au global, un dirigeant sur cinq déclare avoir un problème de santé chronique ou à caractère durable. De fait, leur confiance dans leur état de santé à venir s’est dégradée par rapport à 2015 (86% vs 90%). « Des signaux qui montrent une légère dégradation de leur état de santé », résume Laurent Gassié, directeur des études au département marketing d’OpinionWay.
Horaires supportables
Malgré tout, 11 % d’entre eux seulement ont été arrêtés par leur médecin au cours des 12 derniers mois. Un dirigeant sur trois a renoncé à un arrêt maladie pour ne pas impacter l’activité de son entreprise. Leur état de santé reste en effet très lié à la santé de l’entreprise. « Lorsque l’état du chef d’entreprise se dégrade, les conséquences sont plus redoutables car cela entraîne l’ensemble de l’entreprise » confirme Hervé Frapsauce.
Côté temps de travail, 2 dirigeants sur 5 travaillent plus de 50 heures par semaine mais globalement, ils jugent que ces horaires sont supportables. « Les dirigeants ne sont pas dans une logique de restriction du temps de travail, observe Dominique Carlac’h, présidente d’une société de conseil, D&Consultants, fondée en 1991, et présidente du comité sport du Medef. De plus, il faut de la pression pour avoir des résultats ». Pour autant, il faut veiller à trouver un équilibre et ne pas tout sacrifier à l’entreprise ». La chef d’entreprise a par exemple toujours veillé à suivre la scolarité de ses enfants.
Exercices au quotidien
Hervé Frapsauce a rappelé que l’assureur a lancé des programmes d’accompagnement des dirigeants pour améliorer leur forme, et non pas leur santé, dont « Mister Quot’ching », une série de vidéos dédiées aux entrepreneurs qui souhaitent pratiquer à tout moment une activité pour améliorer leurs conditions physiques ou psychiques. Lui se rend chaque semaine dans une salle de sports dédiée et pratique depuis 11 ans le yoga et la sophrologie.
Dominique Carlac’h de son côté veille à lutter contre la sédentarité des dirigeants en évoquant le « sport déguisé », qui consiste à réaliser des exercices au quotidien, notamment sur son lieu de travail. Ex athlète de haut niveau (400 m), elle marche 45 km par semaine. Malgré son fort investissement dans son entreprise, elle assure qu’il ne faut pas tout sacrifier à l’entreprise et qu’il faut veiller à un équilibre.