Table ronde bilan d’étape du régime de l’auto-entrepreneur

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11 mars 2011 – Le président de l’Union des auto-entrepreneurs (UAE), François Hurel, a dressé un bilan du régime de l’auto-entrepreneur mis en place par la loi de modernisation de l’économie du 4 août 2008. Il a présenté plusieurs pistes d’évolution de ce jeune régime.

Intervenants

François Hurel, président de l’Union des auto-entrepreneurs (UAE)

Stéphanie Lescalier, créatrice de l’auto-entreprise Sellerie Lescalier en juillet 2009

Développer les synergies entre les auto-entrepreneurs

Pour dresser un premier bilan du régime de l’auto-entrepreneur et esquisser des évolutions possibles, François Hurel, président de l’Union des auto-entrepreneurs (UAE), a commencé par tordre le coup à certaines idées reçues. Contrairement aux chiffres communiqués par l’Acoss, ce ne sont pas 59 % des auto-entrepreneurs qui sont actifs mais 72 % qui ont dégagé un chiffre d’affaires. Certains créateurs qui ont facturé n’ont pas été comptabilisés car il faut compter pas moins de quatre à six mois pour l’appel des cotisations de l’Urssaf.

François Hurel a dévoilé les principales évolutions dont pourrait bénéficier le régime de l’auto-entrepreneur. Il souhaite notamment développer les synergies entre les auto-entrepreneurs, pour que ces derniers disposent d’une zone de chalandise plus importante. Objectif : leur donner les moyens de devenir des entrepreneurs à part entière. François Hurel compte notamment s’inspirer de l’exemple des « grapas italiennes ». Ces petites entreprises du nord de l’Italie partagent en effet leur savoir-faire les unes avec les autres, constituant au fil des années un véritable réseau de PME. Un contrat civil et non commercial pourrait être signé entre les auto-entrepreneurs. Un auto-entrepreneur transmettant son idée se verrait rétribuer par un pourcentage sur le chiffre d’affaires réalisé par un autre. Un pourcentage qui serait déclaré dans les revenus personnels du créateur.

L’épargne de proximité à destination des auto-entrepreneurs

Autre axe d’évolution : la formation professionnelle. François Hurel revendique un droit à la formation professionnelle pour les auto-entrepreneurs. Les chambres de métiers, les chambres de commerce et d’industrie doivent, selon lui, ouvrir leurs centres de formation.

François Hurel souhaite aussi développer l’épargne de proximité à destination des auto-entrepreneurs. Cette dernière serait constituée d’apports de particuliers. A l’image des business angels, les auto-entrepreneurs viendraient défendre leurs projets devant ces particuliers pour bénéficier de fonds. « Deux conditions doivent être remplies, rappelle-t-il. Les fonds devront être restitués. Et l’épargne devra financer des projets de proximité ». Deux expérimentations sont réalisées en ce sens à Vannes et Bourges.