25 septembre 2013 – La table ronde annuelle sur le financement des PME a été l’occasion de dresser avec son directeur général, Nicolas Dufourq, un premier bilan de l’action de Bpifrance, la Banque publique de financement et d’investissement créée le 31 décembre 2012 qui regroupe les anciens Oséo, CDC Entreprises, le FSI et FSI Régions.
Intervenants
Nicolas Dufourq, directeur général de Bpifrance
Bernard Cohen-Hadad, président de la Commission financement de la CGPME
Michel Roux, directeur du développement, Banques Populaires
Trésorerie et fonds propres : les principales difficultés
Bernard Cohen-Hadad, président de la Commission financement de la CGPME, a voulu dépasser certains clichés en présentant la situation des PME. « Il faut arrêter de dire que les PME ne trouvent pas de financement. La situation s’est améliorée depuis 2008. Les entreprises qui ont un potentiel et une bonne gouvernance trouvent des financements, parfois même plus facilement que les années antérieures grâce aux nouveaux outils de Bpifrance », a-t-il même assuré. Pour lui la difficulté est ailleurs : sur les besoins de trésorerie et les besoins en fonds propres. Il s’est déclaré satisfait de l’action de Bpifrance, jugeant qu’elle jouait « un vrai rôle de banque publique des entreprises ». Il a rappelé que le rôle de la banque publique était d’aider les entreprises à se développer et passer au stade supérieur, et pas de soutenir « les sociétés prises à la gorge. Ce qui est le travail de la Médiation du crédit ».
Michel Roux, directeur du développement des Banques Populaires, a rappelé que ce groupe bancaire possède un taux de pénétration de 41 % sur le marché des entreprises de plus de 750 000 euros de chiffre d’affaires. Il a indiqué que les demandes de crédit d’investissement ont été très peu nombreuses jusqu’en juillet 2013 : « Il y a toujours une période d’attentisme après des élections présidentielles. Celle-ci a duré près d’un an. De plus, la baisse du PIB va de pair avec une baisse des investissements », selon lui. Il note toutefois une reprise des investissements qui se fait sentir depuis l’été 2013.
5% de parts de marché dans le financement
Les crédits d’exploitation sont également en baisse au niveau national, suivant le ralentissement de l’activité des entreprises. Le groupe Banques Populaires a toutefois augmenté ses parts de marché sur ce segment : « Nous les prenons sur le crédit inter-entreprises. Ces dernières ont resserré le financement de leurs clients », indique Michel Roux. « La crise a insufflé aux dirigeants des réflexes de bonne gestion. Ils facturent mieux et encaissent plus rapidement », explique-t-il.
Nicolas Dufourq, directeur général de Bpifrance, a également noté une reprise de l’investissement depuis juillet 2013, qui s’explique selon lui par le retour d’un certain optimisme chez les entrepreneurs. Mais des problèmes persistent au niveau de la trésorerie et du financement du crédit court terme.
Il a rappelé que la banque d’investissement, avec ses 2 200 salariés, comporte deux entités, BPI Investissement, qui regroupe les ex CDC Entreprises et le FSI, avec 18 milliards d’euros sous gestion, et BPI financement, ex Oséo. Bpifrance pèse 5 % de parts de marché dans le financement. Plus précisément, elle représente entre 40 et 45 % de parts de marché pour le financement en fonds propres. Elle accorde par ailleurs un million d’euros par an d’aide à l’innovation.