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Entretien avec Olivia Grégoire

La ministre déléguée chargée des PME Olivia Grégoire le 28 février 2023 avec les journalistes de l’Ajpme (Photo Ajpme)

Le 28 février 2023, l’Ajpme a organisé une rencontre avec Olivia Grégoire, ministre déléguée aux PME, au Commerce, à l’Artisanat et au Tourisme. 

Olivia Grégoire a tout d’abord souligné combien les TPE et PME françaises recouvrent des réalités différentes, mais restent globalement des « entreprises trop grandes pour bricoler, trop petites pour industrialiser, et souvent trop seules face aux difficultés conjoncturelles et aux évolutions structurelles ». 

Parmi leurs préoccupations, si l’accès au financement s’est amélioré ces dernières années, « le principal sujet à l’heure actuelle est, en aval de leur financement, celui de leur accompagnement », a expliqué la ministre, face aux problématiques auxquelles elles sont confrontées : crise énergétique, transition écologique, croissance…

Pour Olivia Grégoire, il s’agit de mettre en place les dispositifs adéquats, mais surtout de faire connaitre ces mesures d’accompagnement par tous les entrepreneurs concernés et de les rendre accessibles afin d’éviter le syndrome du « non recours » : « ce n’est pas dans l’ADN des entrepreneurs indépendants de demander de l’aide », estime-t-elle. 

Face à la crise énergétique, une de ses premières actions après son arrivée en juillet 2022, menée avec Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, a été d’ajuster les mesures d’aide initialement mises en place pour les PME. Les dispositifs (guichet d’aide au paiement, bouclier tarifaire) ont été remaniés et l’amortisseur électricité s’y est ajouté en janvier 2023. Olivia Grégoire a également rappelé que la liste et les coordonnées des conseillers départementaux à la sortie de crise, mobilisés pour accompagner les PME dans la mise en oeuvre de ces mesures, sont disponibles sur le site impôts.gouv.fr.

Sur un plan plus structurel, les PME doivent également organiser leur transition écologique. Elles y sont de plus en plus sensibilisées, notamment par leurs clients qui les interrogent à ce sujet. En outre, les nouvelles obligations imposées par la directive CSRD aux grandes entreprises (Corporate Sustainability Reporting Directive, ou directive sur la publication d’informations en matière de durabilité par les entreprises), entrée en vigueur en janvier 2023, auront des répercussions indirectes sur leurs PME sous-traitantes. Enfin, une implication sur les enjeux RSE peut aussi être, selon la ministre, un réel facteur d’attractivité pour les PME qui font aujourd’hui face à des difficultés de recrutement. 

Plateforme unique

Cependant de nombreux types d’aides existent déjà dans ce domaine, portés par différents opérateurs (ADEME, Bpifrance, Chambres de Commerce et d’Industrie, Chambres de Métiers et de l’Artisanat…). Il s’agit donc moins de créer de nouvelles mesures, que de rendre plus accessibles celles déjà disponibles, en partant des besoins des entreprises. Dans cette perspective, Olivia Grégoire travaille avec Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires de France, pour mettre en place d’ici à la fin de l’année une plateforme unique où les PME pourront faire part de leurs besoins en matière de transition énergétique et y trouver des réponses adaptées en termes de financements et d’aides. 

Concernant l’accompagnement à la croissance des PME, Olivia Grégoire souhaite leur faciliter l’accès aux marchés, notamment pour se développer à l’exportation. L’objectif est de bâtir, comme cela a été fait pour la « French Tech », un réseau de correspondants dans les différentes administrations et éviter les effets de silos entre ces dernières, qui freinent les démarches des entrepreneurs.

Elisabeth Coulomb