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Rencontre avec Olivier de la Chevasnerie, président de Réseau Entreprendre

Olivier de la Chevasnerie (Crédit Réseau Entreprendre, 2021)

L’Ajpme a reçu le 5 octobre 2021 Olivier de la Chevasnerie, dirigeant-fondateur de la société Sygmatel, groupe de services en électricité, sûreté et audiovisuel. Engagé en 2008 au sein de Réseau Entreprendre Atlantique, il préside la Fédération Réseau Entreprendre depuis juin 2018.

Le Réseau Entreprendre a été créé en 1986 par André Mulliez, dans le but de répondre à la problématique du chômage en France, en s’appuyant sur un principe : « pour créer des emplois, il faut créer des employeurs ». Sa vocation est d’accompagner les porteurs de projet afin qu’ils créent des emplois. Ceux-ci sont accompagnés, par des chefs d’entreprise bénévoles, de manière individuelle et collective. Le troisième accompagnement est d’ordre financier : les porteurs de projet peuvent recevoir des prêts d’honneur, d’un montant d’environ 30 000 €, ce qui représente 27 millions d’euros par an.

Effet de levier auprès des banques

Être labellisé Réseau Entreprendre procure un effet de levier auprès des banques, les porteurs de projet pouvant ainsi emprunter jusqu’à 450 000 euros.

En 2020, le réseau a accompagné 950 entreprises. Point fort de cette formule : à 5 ans, le taux de pérennité des entreprises accompagnées est de 90 % alors que la moyenne nationale est de 53 %.

Comment le réseau a-t-il traversé la crise sanitaire ? « Nous avons perdu seulement 6 % de nos membres, nous avons senti que ces derniers étaient plus en difficulté que nos lauréats », raconte Olivier de la Chevasnerie. Comme les autres entreprises, le réseau a découvert le télétravail.

« Nous avons eu du mal à basculer en visioconférence, nous avons pris du retard et par conséquent, les lauréats sont un peu moins nombreux (-8 %) », ajoute le président. Mais il n’y a pas eu de dépôt de bilan, ni de catastrophe systémique à cause de la crise sanitaire. Globalement, le réseau, qui comprend 9 000 membres bénévoles et 6 000 lauréats accompagnés, s’est plutôt bien comporté. « En relation directe avec Bercy, nous avons pu remonter toutes les difficultés rencontrées par nos membres », souligne Olivier de la Chevasnerie.

Différents parcours d’accompagnement

Si les entrepreneurs individuels représentent l’essentiel des créations en France, Réseau Entreprendre s’intéresse aux entreprises qui créent des emplois. Pour les accompagner, le réseau a mis en place différents programmes : le programme « Start », qui constitue le programme phare et qui aide les créateurs pendant les trois premières années, le programme « Booster », pour réussir son développement et le programme « Ambition » pour accélérer et pérenniser la croissance de l’entreprise. Des programmes spécifiques sont également proposés comme « Wom’energy », destiné aux femmes, « Impact », qui concerne l’économie sociale et solidaire, et « Innnov » pour accompagner les entreprises innovantes.

Quant aux types d’entreprise accompagnées, au début il s’agissait essentiellement d’entreprises classiques, puis il y a eu la vague des start-ups « obsédées par la levée des fonds », selon Olivier de la Chevasnerie ; depuis cinq ou six ans, il y a beaucoup de projets concernant l’économie sociale et solidaire.

Pour le président de Réseau Entreprendre, ce qui reste de la crise sanitaire, ce sont les problématiques sociales. « Il y a un avant et un après Covid concernant les relations sociales dans les entreprises », estime-t-il. Ce qui oblige les dirigeants à traiter rapidement ces sujets, en n’apportant pas uniquement une réponse financière…

Sophie Mensior

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